18 novembre 2024
28 avril 2012
Couverture médiatique: Le soleil Saint-Roch à la manière de Tokyo par Michèle LaFerrière (28 avril 2010)
«(Québec) Douze étudiants en architecture se sont rendus au bout du monde en quête d’inspiration pour concevoir des habitations dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les maquettes qu’ils ont tirées de cette expérience seront exposées durant tout le mois de mai à l’Espace Pierre Thibault, récemment aménagé à l’extrémité est de la rue Saint-Joseph.
Pendant leur semaine de relâche, ces finissants au baccalauréat de l’École d’architecture de l’Université Laval ont passé 12 jours à Tokyo, au Japon, en compagnie de l’architecte Pierre Thibault, qui dirigeait leur atelier de troisième année.
Heureux étudiants qui ont comme chargé de cours un amoureux du Japon. Le dépaysement a été total. «Tokyo occupe une superficie équivalente à celle de Montréal, mais elle a la même population que le Canada», a mentionné Pierre Thibault, mardi soir, à l’occasion du vernissage de l’exposition Tokyo_Québec. Vivre autrement dans Saint-Roch déployée dans son grand bureau du 839, rue Saint-Joseph Est.
Ses étudiants étaient là, avec des collègues, des amis, des parents, radieux, mais un peu stressés aussi, car ils devaient faire une présentation de leurs maquettes qui leur vaudrait une évaluation. «Ce sont des projets très avancés», a commenté l’architecte Pascal Gobeil, membre du jury à titre de «critique invité».
L’architecture japonaise fascine Pierre Thibault par sa stratégie de «créer de l’espace» dans des lieux exigus. Elle exploite les volumes, la verticalité, les niveaux, la lumière et la nature. Dans un pays si densément peuplé, la notion de maximisation de l’espace est vitale.
Avant de partir pour le Japon, chacun des étudiants devait choisir un bâtiment de Tokyo, sur la base de photos et de plans trouvés dans Internet, et en fabriquer une maquette, une pratique courante dans les ateliers de Pierre Thibault.
Une fois en Asie, ils ont fait une tournée en compagnie de Guillaume Pelletier, un architecte du bureau de Thibault qui a passé plusieurs années au Japon. Ils ont vu de leurs yeux certains des bâtiments dont ils avaient fabriqué les maquettes, ils ont visité des grosses agences d’architectes, bref ils se sont imprégnés d’une culture et d’une pratique fort différentes des leurs.
De retour au Québec, ils ont sélectionné neuf terrains vacants du quartier Saint-Roch pour lesquels ils ont été invités à concevoir des immeubles de logements inspirés de Tokyo. Ce sont ces maquettes qui sont exposées à l’Espace Pierre Thibault tous les mercredis, jeudis et vendredis de mai, entre 12h et 18h.
Les étudiantes Geneviève Métras et Cynthia Simard ont repéré un terrain de stationnement à l’ange des rues du Parvis et De La Salle. «On aimait la proximité de l’église Saint-Roch», a expliqué Cynthia. Elles ont imaginé deux «blocs» dans lesquels cohabiteraient des artistes et des citoyens. Elles ont installé l’escalier au centre, «comme un arbre», a fait remarquer Pierre Thibault. Puis elles ont aménagé deux petites cours, avec un arbre au centre de chacune pour «sublimer la nature», «rendre l’espace poétique», «créer des jeux d’ombre et de lumière», en vertu de concepts prisés des architectes nippons.
Les neuf maquettes des étudiants occupent la moitié du grand local. C’est fascinant de les observer sous tous leurs angles et d’entendre les concepteurs expliquer leurs démarches centrées autour d’un rapport à l’espace inhabituel ici. «Au Japon, tu descends deux marches et tu es déjà ailleurs», illustre Pierre Thibault. Quand vous visiterez l’exposition, il y aura des étudiants pour vous guider et vous aider à comprendre leurs projets. Y a-t-il des promoteurs intéressés?»