À l’image de la fourmilière, l’espace des cinquante années d’existence, de vie et de marche d’une école d’architecture est un espace intense. Il est intense par le désir d’apprendre, et la soif de connaître, de créer et d’exprimer. Il est intense par l’engagement de jeunes créateurs soucieux de l’avenir, intense par le rythme des cours et des jours qui défilent sans arrêt depuis un demi-siècle déjà.
La vivacité de cet espace fait écho au regard intense porté sur l’extérieur, sur la forêt humaine et urbaine qui nous entoure, nous inquiète et nous enchante autant que la planète entière. Cette force, qui se superpose à la multitude des relations à l’intérieur même de notre fourmilière, devient la source de notre attitude active, mais sensible, pour franchir les murs de nos horizons.
Ainsi l’école fourmilière devient la cité intense, l’IntenseCité, par l’état d‘effervescence dans laquelle elle vit et par la préoccupation croissante des questions qui touchent ce qui nous entoure, une autre cité, une cité civique, dont nous faisons partie. Cet environnement habité ou non, qui malgré l’intensité de son climat n’a pas tant de vivacité dans les relations urbaines et spatiales et vit au rythme tantôt du manque, tantôt de l’excès, a besoin de notre réflexion.
Puisant dans notre jeune et forte magnitude1, nous souhaitons aider notre ville et nos paysages à retrouver un « éclat intense ». L’idée de l’IntensCité-fourmilière-école devient donc le synonyme d’une attitude-méthode à la création et à l’invention : l’IntensCité-ville-paysage-architecture-objet.
Sans limites préconçues, la réflexion porte sur plusieurs territoires et plusieurs échelles au sein de la ville de Québec. Cette dernière provoque des multiples mises en questions face à ses espaces souvent malformés dont la perception n’inspire aucune émotion intense. La cure de l’espace de la cité touchera donc des territoires urbanisés souffrant du manque d’expression et de qualité que nous qualifions de manque d’intensité, un concept imagé par plusieurs synonymes : force, vivacité, profondeur, brillance, efficacité – et enfin – un éclat.
Les esquisses de transformation des sites choisis par les équipes d’étudiants de plusieurs niveaux d’études seront conçues dans la perspective de donner à Québec des lieux, des espaces et des séquences non seulement plus inspirants, mais surtout capables de soutenir un rythme et une image plus intenses, tout comme les aspirations de ses résidants.
JBZ et GV JUIN/JUILLET 2010
Le jury était sous la présidence de l’architecte invité Bernard Desmoulin (Equerre d’argent 2009) et était formé des collègues mentors (mentionnés sur l’affiche) et coordonnateurs. Voir l’affiche
Le jury a décerné trois prix assortis de bourses et des mentions aux meilleurs projets (1er prix : 1 500$, 2e prix : 750$, 3e prix : 500$)
1 Dans le lexique français : « quantité qui sert à caractériser l’éclat apparent d’un astre ».