18 novembre 2024
15 mars 2018
Article paru dans Le Fil le 15 mars 2018 par Matthieu Dessureault
Originalité et audace siéent à la trentaine d’œuvres issues du concours de design L’Objet de cette année
C’est devenu une tradition et on s’en réjouit: chaque année, en mars, les étudiants de l’École d’architecture récidivent avec L’Objet, un concours qui permet aux participants de se lancer dans la conception et la fabrication d’objets tels que des meubles et des accessoires de décoration. D’abord exposées dans les vitrines du magasin Simons, les œuvres sont ensuite présentées sur la passerelle du Musée de la civilisation. Le 16 mars, dès 18 h 30, le public pourra acquérir ces pièces uniques lors d’un encan qui attire, chaque fois, des centaines de curieux. Cette même soirée, des prix seront remis par un jury composé de professionnels.
«Cette année, le thème du concours est “L’Objet se révolte”. Notre objectif était d’instaurer un vent de nouveauté en proposant quelque chose de différent sans toutefois dénaturer l’événement», explique Catherine Racicot-Brazeau, étudiante à la maîtrise en architecture et membre du comité organisateur. Afin de rendre le design plus accessible et abordable, l’un des objets sera reproduit en plusieurs exemplaires que les gens pourront se procurer à petit prix. Autre nouveauté: le président d’honneur de L’Objet en 2018, Stéphan Langevin, concepteur chez STGM Architectes, a aussi créé une œuvre, qui sera dévoilée et vendue au plus offrant. Les profits de l’activité serviront à financer d’autres projets étudiants, comme le SPOT et l’exposition des finissants à la maîtrise en architecture.
En tout, 37 œuvres qui n’ont rien à envier à celles des grands designers seront présentées. Bien que très différents, ces objets se complètent pour créer un ensemble sur lequel règne une certaine aura de liberté créatrice. «L’Objet permet de montrer qu’un architecte est capable de construire autre chose que des bâtiments. Pour les étudiants qui y participent, c’est une occasion de s’amuser, de sortir du cadre de l’architecture pour aller explorer de nouvelles possibilités», affirme Alexandre Carrier.
Avec Émilie Sirard, cet étudiant a créé un jeu d’échecs qu’ils ont baptisé Duel. Après avoir conçu chacune des pièces par ordinateur, ils ont utilisé une imprimante 3D ainsi qu’un moule pour couler du béton afin de construire la base du jeu. «Nous avons voulu mettre en lumière la dualité qui existe entre le numérique et une méthode plus traditionnelle. Imprimé en 3D, le plastique est un matériau super précis, tandis que le béton perd de sa précision une fois qu’il a été coulé et démoulé», dit-il.
Un autre objet qui sort du lot est ce support à lunettes signé Simon Isabelle, Roxanne Cauchon, Marie Cantin-Cormier et Gabrielle St-Pierre. Ludique, l’œuvre est constituée d’un socle et d’un nez en béton, sur lequel on peut déposer sa paire de lunettes en toute sécurité. «On voulait construire un objet qui ait une fonction utilitaire. Nous avons tous un amour pour les lunettes, on s’est dit “faisons un support à lunettes”, tout simplement! Sa conception a représenté un gros défi, surtout pour la modélisation du nez en 3D», raconte Simon Isabelle, pas peu fier du résultat.
Enfin, impossible de passer sous silence l’œuvre de Gregory Brais Sioui, une magnifique chaise construite à partir de planches de bois et de morceaux de plexiglas réutilisés. S’il a choisi de concevoir une chaise, c’est pour les nombreux parallèles que cet objet permet de faire avec son domaine d’études. «Une chaise est l’équivalent d’une maison sur le plan conceptuel: il y a la structure, les matériaux, l’assemblage, les détails et la finition. À travers ce simple objet du quotidien se trouve chaque subdivision de l’architecture», dit celui qui a voulu marier la transparence du plexiglas à l’opacité du bois.
Parmi les autres objets, on retrouve des lampes, des tables, une horloge, un porte-crayons, un support à livres, un calendrier, une patère, un ensemble à thé, un chandelier, bref, plusieurs œuvres qui plairont assurément aux amateurs de design.
Les objets sont exposés dans le hall du Musée de la civilisation jusqu’au 18 mars. Plus d’information
À vue de nez (support à lunettes), par Simon Isabelle, Roxanne Cauchon, Marie Cantin-Cormier et Gabrielle St-Pierre.
Duel (jeu d’échecs), par Alexandre Carrier et Émilie Sirard.
News’ Chair #2 (chaise), par Gregory Brais Sioui.
À petit feu (horloge), par Marie-Charlotte Vallée, Laurence Havard et Noëmie Grenier.
Lettä (lampe), par Louise Mazauric et Alexis Lamonde-Cornellier.
Mille-Feuilles (bloc à couteaux de cuisine), par Nicolas Cloutier.
L’antithèse (table de rangement), par Antoine Michel et Étienne Lambert.
Voir l’article complet sur le site Web du journal : La révolte des objets