10 décembre 2024
6 mars 2017
Article paru dans le journal Le Fil le 6 mars 2017 par Matthieu Dessureault
Le colloque annuel de l’Institut EDS sera l’occasion de découvrir les recherches de la professeure en architecture Claude Demers sur l’éclairage en contexte nordique
«Mises ensemble, Québec, Montréal et Trois-Rivières génèrent plus de pollution lumineuse au kilomètre carré que la ville de New York.» Ce désolant constat émane de Claude Demers, professeure à l’École d’architecture et codirectrice du Groupe de recherche en ambiances physiques.
Son mot d’ordre: doser. Pour elle, lutter contre la pollution lumineuse, ce n’est pas cesser d’éclairer; c’est mieux éclairer. À ce chapitre, l’Université Laval peut jouer un rôle clé en étant un banc d’essai pour de nouvelles approches. «Une chose est sûre: le campus doit devenir un exemple pour nous aider à prendre position sur le développement durable de nos villes. Même si l’électricité ne coûte pas très cher au Québec, comparativement aux villes américaines ou européennes, la question de l’éclairage doit être au coeur de nos réflexions», dit celle qui travaille sur ces enjeux depuis les années 90.
La chercheuse s’intéresse notamment à l’éclairage du Grand axe. Elle a mené, en collaboration avec le Comité d’aménagement et de mise en oeuvre (CAMEO), un projet d’étude pour repenser l’éclairage de cet espace situé entre les pavillons Charles-De Koninck, Adrien-Pouliot, Jean-Charles-Bonenfant et Alexandre-Vachon. Avec son équipe, elle a dressé un portrait précis des problèmes d’éclairage en hiver. De premières modifications devraient être apportées au cours de l’été prochain par le CAMEO et le Service des immeubles.
Parmi différents aspects, le Groupe de recherche en ambiances physiques a analysé le contraste entre les zones d’ombre et celles mieux éclairées. «Le campus possède un patrimoine architectural unique, avec une diversité de styles qu’il faut mettre en valeur. Or, l’éclairage n’a pas été pensé ainsi. Certaines sources diffusent de la lumière dans différentes directions, créant des contrastes et donnant l’impression que certains endroits sont trop sombres par rapport à ces sources qui sont trop vives. Il faut penser à éclairer moins et mieux. Cette problématique n’est pas propre au campus, mais à toute notre ville», fait-elle remarquer.
Il existe plusieurs solutions économiques. Outre un système de détection de mouvement, qui permet de déclencher l’allumage des lumières en présence de passants, la neige peut s’avérer être un outil très efficace. «La neige crée des réflexions au sol pouvant contribuer à économiser de l’énergie en hiver. On peut réfléchir à l’utilisation de ce réflecteur comme étant une partie intégrante du système», poursuit la chercheuse. […]
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