10 décembre 2024
22 juillet 2016
Article paru dans Impact Campus le 22 juillet par
Un groupe d’étudiants en architecture et design urbain de l’Université Laval fait beaucoup jaser dernièrement. Dans le cadre du concours Révéler l’ordinaire, ces quatre lavallois à la maitrise ont carrément proposé de revoir le système d’haltes routières québécoises en milieu rural. Un concept très bien reçu par le public et le jury.
Laurence St-Jean, Frédéric Quirion, Violaine Giroux et Julie Roy sont à l’origine de l’initiative Quand est-ce qu’on arrête?, dont le but est d’éveiller les consciences à toute la beauté derrière les aires d’arrêts parfois très monotones.
«On travaille beaucoup sur les villes, les espaces publics et les modes de déplacement actif de nos jours, mais on oublie les paysages ruraux, qui ont pourtant tant à offrir », explique Mme. St-Jean. Celle-ci estime que, dans ce contexte, l’halte routière est apparue à son groupe comme un point de travail à la fois local et régional.
Après s’être rendue sur le terrain, dans la région de Chaudière-Appalaches, l’équipe s’est rapidement aperçue que le potentiel des beautés naturelles, pourtant si près de ces haltes, n’était pas mis en valeur. «On a réalisé qu’elles n’offrent rien, affirme Frédéric Quirion. Elles ne montrent pas toutes ces collines, ces champs et ces rivières à proximité qui sont si magnifiques ».
Revoir tout un système négligé
Comportant 134 espaces d’arrêts publics, le réseau routier du Québec est imposant, mais plutôt fermé à la nature qui le côtoie. Laurence St-Jean estime que le manifeste de son groupe répond bien à ce problème. « Notre projet vise justement à ouvrir ces paysages et à faire des ces lieux des univers de découvertes, poursuit-elle. On en viendrait idéalement à inscrire les haltes dans notre parcours routier, par une meilleure signalisation ».
Depuis quelques années, plusieurs projets-pilotes concernant la modernisation de ces stations ont vu le jour au ministère des transports. Toutes ces idées se sont concentrées sur les grandes artères, témoignant d’un désintérêt pour les espaces ruraux, selon M. Quirion. « Lorsqu’on parle de routes régionales moins passantes, le gouvernement n’y voit aucun intérêt, raisonne-t-il. Personne ne voit cette force à découvrir sur le territoire ».
Un point que l’État norvégien a, quant à lui, bien compris, en intégrant les haltes routières à son territoire comme des destinations touristiques. En faisant appel à plusieurs architectes et artistes réputés, le pays scandinave a révolutionné la manière de prendre la route sur ses terres. «Ils ont revitalisé ces espaces et ont ramené la route à l’exploration, le voyage en automobile y étant devenu un voyage en soi, résume l’étudiante de 24 ans. C’est définitivement un exemple à suivre pour le Québec, par ces gestes simples et localisés ».
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