La philosophie du cours Patrimoine bâti et paysages culturels in situ est que la culture d’une région s`exprime à travers l’architecture vernaculaire, particulièrement en ce qui touche le patrimoine religieux. Tout comme la première édition du cours, deux paroisses en Gaspésie, St-Pierre Barachois (catholique) et St-Peter’s Malbay (anglicane) ont été documentées durant l’édition 2008. Les deux églises, avec l’ancienne école St-Pierre Barachois, et la salle paroissiale et le presbytère de St-Peter’s Malbay associés aux noyaux paroissiaux, ont été à l’étude. Trois chapelles missionnaires ont aussi été documentées. Les étudiants et les professeurs ont complété des relevés de bâtiments historiques, ont mené des entrevues avec les paroissiens, et ont même assisté à des événements organisés par les paroisses, tout ceci ayant abouti à une exposition des travaux étudiants à la fin de la session. Au début du cours, les étudiants et les professeurs ont rencontré des historiens et des professeurs de la région pour arriver à une meilleure compréhension de la culture et de l’écologie en Gaspésie. Historien et professeur retraité, Jules Bélanger nous a décrit les divers groupes ethniques et culturels qui ont immigré en Gaspésie, ce qui nous a aidé à comprendre les conditions socioéconomiques qui ont persisté en Gaspésie jusqu’à très récemment. L’industrie de la pêche était très importante, grâce à la diversité biologique du barachois. La professeure Lucie Lagueux nous a expliqué les processus écologiques du barachois et comment ceux-ci contribuent à la présence d’une faune et d’une flore exceptionnelles en Gaspésie.
Lucie Lagueux explique aux étudiants et aux professeurs l’écologie du barachois. Photo : Tania Martin Chacune des communautés chrétiennes en Gaspésie a construit sa propre église. La confession religieuse a correspondu d’ailleurs à la classe sociale des gens pendant des décennies. Les membres de l’église anglicane étaient souvent les descendants d’immigrants des îles de Jersey et Guernesey, et étaient aussi les gérants des pêcheries, tandis que les pêcheurs et leurs familles (qui étaient en général des irlandais et des canadien-français) étaient catholiques. Les étudiants et les professeurs ont continué la documentation de l’église anglicane St-Peter’s Malbay et l’église catholique de St-Pierre Barachois, ce qui avait débuté durant l’édition du cours de l’année passée. Avec l’aide des professeurs, les étudiants se sont servis de galons et de pouce-mines pour compléter des dessins à la main des deux églises et des autres bâtiments sur les sites. Pendant l’édition 2008 du cours, des coupes et des élévations des églises St-Peter’s Malbay et St-Pierre Barachois ont été complétées, avec des plans, des élévations et des coupes de la salle paroissiale de St-Peter’s Malbay et de l’ancienne école St-Pierre Barachois. Ces documents s’ajoutent aux plans des deux églises faits l’année passée. De plus, les étudiants ont consulté les archives paroissiales et diocésaines, afin de trouver des informations historiques pertinentes concernant les deux églises.
Les étudiants font un relevé de l’intérieur de St-Pierre Barachois. Photo: Nancy Van Dolsen et John Wood
Une étudiante mesure une fenêtre à l’intérieur de St-Peter’s Malbay. Photo: Tania Martin
Des étudiants mesurent un mur de la salle paroissiale de St-Peter’s Malbay. Photo : Tania Martin
Les étudiants et une professeure mesure un mur extérieur de l’ancienne école St-Pierre Barachois. Photo : John Wood De plus, des méthodes plus sophistiquées au niveau technologique, comme le GPS et la photogrammétrie, ont été utilisées pour documenter les trois chapelles missionnaires associées avec St-Pierre Barachois et St-Peter’s Malbay. Les étudiants et les professeurs ont appris énormément de choses concernant la culture gaspésienne grâce à la documentation des bâtiments historiques.
Les étudiants utilisent le capteur GPS pour enregistrer des données. Photo: Tania Martin
Dans la photogrammétrie, les étudiants ont créé un modèle 3d virtuel avec des photos de bâtiment. Pour mieux connaître le paysage culturel de la Gaspésie, il est essentiel de comprendre les gaspésiens et les gaspésiennes qui habitent la région. Les étudiants, avec l’aide des professeurs, ont mené des entrevues avec les paroissiens des deux communautés chrétiennes. À travers ces conversations, les étudiants et les professeurs ont eu l’opportunité d’apprendre comment les paroissiens intègrent leur patrimoine religieux dans leur vie paroissiale, quels ont été les événements les plus significatifs qui ont touché les gaspésiens et comment la vie quotidienne s’est transformée au cours des années.
Des étudiants mènent des entrevues avec Theresa Joseph et Anita Heggison, paroissiens de St-Pierre Barachois, au Club âge d’or Mountainview. Photo: Tania Martin Lors de l’édition 2008 du cours, des propositions de réhabilitation ont été développées pour un bâtiment qui existe présentement sur chacun des sites paroissiaux. Ces propositions ont été développées lors de discussions d’équipe, qui ont eu lieu à la Villa James à Percé. Historiens, membres d’organismes gouvernementaux régionaux, stagiaires au bureau d’architecte Vachon et Roy ainsi que des paroissiens qui utilisent les sites présentement, ont participé à ces discussions. À St-Peter’s Malbay, un nouveau centre de recherche en généologie a été suggéré, tandis qu’a St-Pierre Barachois, le déménagement du centre ornithologique dans l’ancienne école St-Pierre a été proposé. Les étudiants ont créé des plans, des coupes, et des maquettes pour représenter chacune des propositions.
Discussion en équipe pour trouver des propositions de réhabilitation de la salle paroissiale à St-Peter’s Malbay. Photo : Tania Martin La grande majorité des éléments utilisés pour la construction des maquettes ont été taillés avec la découpeuse numérique à l’École d’architecture de l’Université Laval à Québec. L’achat de cet appareil faisant appel aux technologies de pointe est une initiative conjointe de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine religieux bâti – grâce à une subvention de la Fondation canadienne pour l’innovation – et de l’École d’architecture – grâce au Fonds d’investissement étudiants. À Percé, les étudiants ont créé des fichiers AutoCAD de la salle paroissiale et de l’ancienne école St-Pierre et les ont envoyés par courriel à Québec. Ensuite, les techniciens à l’École d’architecture se sont servis de ces fichiers AutoCAD pour découper les morceaux avec la découpeuse numérique, et les ont envoyés par la poste à Percé. Par la suite, les étudiants ont assemblé les maquettes dans l’atelier à Percé.
Les étudiants assemblent une maquette. Photo : Michael Doyle Les étudiants et les professeurs ont par la suite synthétisé la quantité énorme de documents d’archives et de dessins des étudiants. Le cours a aboutit à une exposition des travaux étudiants.
Les étudiants et les professeurs travaillent ensemble dans l’atelier – jusqu’à très tard – à terminer les affiches pour l’exposition. Photo : Rozhen Mohammed-Amin
Les étudiants et les professeurs travaillent ensemble dans l’atelier – jusqu’à très tard – à terminer les affiches pour l’exposition. Photo : Rozhen Mohammed-Amin
Les étudiants de l’édition 2008 du cours (de gauche à droite) : Magali Gilbert, Allen DeJean, Rozhen Mohammed-Amin, Silvia Spampinato, Andréanne Turgeon, Christine D’Amours, Martin Lévesque, Sylvie Brassard, Michael Doyle, Janet Sheridan Photo: Tania Martin